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Remise de prix Léonard de Vinci

Le soleil brillait en ce vendredi 29 octobre pour accueillir les Hénokiens – dont Revol fait partie – au sein de notre usine à Saint-Uze. Cette visite s’est inscrite dans un programme lyonnais chargé, à l’occasion de l’Assemblée Générale annuelle des Hénokiens prévue cette année du 27 au 31 octobre à Lyon.

Ce programme a été marqué notamment par la remise du prix Léonard de Vinci à Thierry de La Tour d’Artaise, PDG du groupe Seb à l’InterContinental Lyon à l’Hôtel-Dieu, en présence de Michel Barnier et Patrick Martin Président délégué du MEDEF. Ce prix, décerné par l’association des Hénokiens et du Château Clos Lucé, récompense une entreprise familiale pour ses valeurs de transmission et d’innovation, de croissance dynamique et durable. Il a été remis alors qu’un nouveau centre mondial de l’innovation venait d’être inauguré sur le campus du siège social du group, à Ecully. Ce sont six centres d’excellence déployés sur 5000m2 qui ont requis 12,5 millions d’euros d’investissement.

Le lendemain de la remise de ce prix, la famille Passot et nos collaborateurs ont accueilli 70 Hénokiens à Saint-Uze, soit les représentants de plus d’une vingtaine d’entreprises bicentenaires et familiales, comme nous, pour une visite de l’usine suivie d’un déjeuner. C’est toujours un plaisir de nous retrouver, surtout après l’année que nous venons tous de surmonter.

Qu'est-ce qu'être Hénokien ?

Être membre de l’association des Hénokiens a une grande signification pour nous. C’est faire partie d’une famille, fondée il y a plus de trente ans, et qui rassemble 51 sociétés en Europe et au Japon. Chaque société a été créé il y a plus de deux cents ans et chacune d’entre elle, est encore gérée par la même famille en majorité. Les domaines d’activité sont très divers et parfois surprenants ! Du bijou, à la banque en passant par la coutellerie, les produits alimentaires, le vin, les liqueurs, les tissus, les armes de chasse, les tonneaux, l’industrie automobile, et j’en passe… nos histoires sont à la fois distinctes et à la fois communes. Venant d’Italie, des Pays-Bas, de Suisse, d’Italie, d’Espagne, d’Autriche, du Royaume-Uni ou du Japon, nos histoires familiales sont intrinsèquement mêlées aux histoires de nos entreprises.

Chacune des générations a vécu avec son temps, tout en essayant d’être avant-gardiste et en plaçant l’innovation au cœur de sa stratégie et très souvent de sa pérennité.

La recherche sur les entreprises familiales

Rania Labaki, chercheuse et directrice du centre de l’EDHEC sur les entreprises familiales nous a aussi fait l’honneur de sa présence. En termes d’innovation, les études de Rania constatent que les entreprises familiales ont un actionnariat très engagé et conduisent des démarches très innovantes et font preuves d’une forte capacité à s’adapter au changement. Nous nous reconnaissons humblement dans cette volonté de se réinventer en permanence et de prouver notre capacité à réagir aux évènements majeurs tels qu’une crise économique, sociale ou même familiale, ou encore une guerre ou une crise sanitaire. D’après Rania, les statistiques montrent qu’après la troisième génération, il reste 10% d’entreprises familiales et 2% en quatrième et cinquième génération.

Les membres de l’association des Hénokiens sont donc des exceptions et des entreprises qui ont su dépasser les crises. Nous mesurons le privilège que nous avons, et mesurons le parcours réalisé au cours de toutes ces années.

Notre usine pleine d'histoire

La visite de l’usine nous rappelle cette histoire séculaire. Elle démarre dans « les caves » de l’usine, qui abritent tous les « archives » physiques de Revol. Un travail de longue haleine de répertoriage des moules et des pièces – retrouvées ou chinées – permet de reconstituer à travers les années, l’histoire industrielle de notre manufacture fondée en 1768. On y trouve ainsi des objets en porcelaine reflets des modes, tendances et usages de chacune des époques que notre entreprise a traversées. Deux anciens employés de Revol, les deux Claude aujourd’hui à la retraite, se sont pris de passion pour cette histoire exceptionnelle et depuis près de 10 ans œuvrent en toute discrétion de dans le secret de nos caves plus que bicentenaires pour mener à bien un travail de mémoire colossal mais essentiel, qui consiste à dater, identifier, photographier, inventorier et protéger chacune des 25 000 pièces anciennes et milliers d’archives papiers actuellement en notre possession.

L’histoire de Revol est en marche depuis 253 ans déjà et elle ne s’arrêtera pas là. Il nous paraît primordial d’être en mesure de transmettre une histoire « accessible » et « compréhensible »  aux générations suivantes afin qu’ils la fasse vivre, la transmette et la partagent à leur tour.

Le parcours dans l'usine

Nous avons ensuite invité nos visiteurs du jour à parcourir l’usine. Cela commence par une frise qui permet de synthétiser le procès de fabrication. Puis on continue au modelage, pour ensuite aller vers les différents ateliers de coulage, émaillage, finissage, cuisson, tri et décor. Emerveillés, nos convives sont très curieux. Les questions fusent. Notamment celles qui concernent l’environnement. Nous parlons de tous les efforts que nous portons depuis de nombreuses années pour limiter nos consommations d’eau et d’énergie et recycler nos pâtes, émaux et plâtres sans oublier l’eau que nous traitons dans la station pour la rendre parfaitement propre à la nature. 

Une fois cette opération réalisée il nous reste les matières minérales sous forme de boues. Boues que nous avons trouvé le moyen de stabiliser pour en faire une nouvelle pâte céramique recyclée appelée Recyclay. Cette invention fait d’ailleurs l’objet d’un brevet et positionne Revol comme un pionnier dans l’univers des arts de la table en céramique. De cette initiative est née la collection No.W (No Waste) en 2020 qui commence à rencontrer un vif succès sur le marché des arts de la table. Une innovation pas comme les autres que nous avons beaucoup de fierté à présenter. Après le passage obligé devant l’un de nos deux fours, nos Hénokiens finissent leur visite dans le showroom afin d’admirer les pièces finies.

Que retenir de cette journée ?

Ce qu’ils retiendront ? « On ne pensait pas que ce serait si grand ! » disent certains. D’autres sont impressionnés par le nombre d’étapes qui sont nécessaires à la fabrication d’une seule tasse. Certains ne pensaient pas que nos moules avaient une durée de vie limitée, ou encore que de nombreuses finitions se faisaient à la main. Inspiration, émerveillement, idées de business… personne n’est sorti indifférent de cette visite. Et nous non plus !

Merci encore à tous ces femmes et ces hommes, épris de transmission au sein de leurs entreprises qui le temps d’une matinée, se sont plongés dans notre monde, nos valeurs et notre histoire.

 

Olivier Passot – PDG Revol Porcelaine