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Avant d’être contredite par le contrat de mariage des deux fondateurs Pierre Revol et Madeleine Carrier, la légende racontait que c’était Joseph Marie, leur fils, qui était à l’origine de la manufacture. Le fortuné jeune homme aurait eu un éclair de génie un jour d’orage de 1789 en observant l’épaisse boue blanche qui s’écoulait avec la pluie le long des chemins de son pays : la fortuite découverte du kaolin, base de la céramique, devait ainsi sceller le sort de la faïencerie.

Si romancée soit-elle, l’histoire a le mérite de donner le rôle-titre au sol drômois et à sa richesse intrinsèque, base des premières porcelaines de la manufacture et matière première d’un savoir-faire parfait par 250 années de façonnage.

Enracinée depuis plus de deux siècles sur cette terre escarpée et verdoyante où la nature s’épanouit à flancs de coteaux, Revol reste plus que jamais fidèle à celle qui a nourrit son prestige. Si l’industrie, dont la production ne cesse de s’affiner en termes de qualité comme de technicité, doit désormais puiser les matériaux de la plus noble qualité au-delà des frontières, elle reste profondément ancrée dans le paysage de sa Drôme natale.

Ses bâtiments et équipements ont certes été modernisés au gré des révolutions industrielles et autres innovations techniques, néanmoins Revol demeure l’un des rares céramistes encore établi dans la région. Pourvoyeuse d’emplois, créatrice de vocations et dépositaire d’un savoir-faire affiné par des générations d’ouvriers, la manufacture est unie à sa terre par des liens aussi indéfectibles que ceux du mariage de Madeleine et Pierre…

1803-1807 – CADASTRE SAINT-UZE : IMPLANTATION DE L’USINE ACTUELLE

Peu avant 1800, une autre fabrique est investie par les Revol à Saint-Uze, sur le lieu-dit Montgenlier. L’usine dans laquelle est implantée l’entreprise Revol actuellement se situe sur les fondations même de cette nouvelle fabrique. Sur le cadastre napoléonien de 1807-1826, vous pouvez apercevoir les bâtiments d’origine pour lesquels le nom « Revol » est accolé à la « Maison Roybet ».

 

1803-1807 – CADASTRE PONSAS

Si vous vous intéressez à l’histoire de Revol, peut-être que le nom de Ponsas vous est familier. Il s’agit de la localité où se trouvait le premier atelier créé par Pierre et Madeleine. Là, dans ce village gallo-romain, sont installés les Carrier depuis le XVIIe siècle. Le village se situe au cœur du berceau de la céramique Nord Drôme, où les archéologues ont retrouvé de nombreux ateliers de poterie datant de l’époque médiévale. Remarquez la situation géologique Nord Drôme qui apporte toutes les matières premières nécessaires à la production céramique.

1950 – PLAN DU CANAL DE SAINT-UZE : LOCALISATION DE L’USINE DE PRÉPARATION DES PÂTES ET ÉMAUX

Joseph-Marie est un homme d’affaire avisé. Pour étendre ses activités, il souhaite rendre la fabrique la plus autonome possible. Il commence par établir en 1812 une convention d’extraction à perpétuité de la carrière locale de kaolin, dite terre blanche, matière essentielle à la fabrication du grès. Puis, en 1829, il achète le lieu-dit du Battoir où le vieux moulin à farine et à huile installé sur le canal dérivé de la Galaure lui servira à la préparation des pâtes et émaux.

1905 – CARTE POSTALE DU PONT DE SAINT-UZE AVEC VUE SUR LA LIGNE DE CHEMIN DE FER

Hector Revol, la 4ème génération des dirigeants de l’entreprise, est âgé seulement de 25 ans lorsqu’il reprend les rênes de l’entreprise ainsi que le poste de maire de la ville qu’il occupe durant 22 années. Il jouera notamment un rôle primordial dans le projet de construction d’une ligne de voie ferrée dans la vallée de la Galaure en 1892. L’établissement de cette ligne facilite, entre autres, l’accès à la fabrique et la livraison de la grande quantité de charbon nécessaire pour la cuisson des pièces.

XXE – VUE PHOTOGRAPHIQUE DU CHÂTEAU DE MONTGENLIER

Dans la première moitié du XXe siècle, l’expansion commerciale de la fabrique fait écho à l’ascension sociale de la famille Revol. Gustave Revol laisse une autre empreinte dans le paysage local. Il fait construire à côté de la manufacture une grande demeure familiale appelée le château de Montgenlier. Aujourd’hui, si la famille n’y habite plus, il héberge en partie les bureaux de l’entreprise.